Quand la vie devient trop dure, au bled, ou ailleurs, on part avec l’idée de franchir ce détroit qui semble si peu large. La mer y est souvent trompeuse. Avec le vent d’Ouest, elle est calme et laisse entrevoir les côtes de l’Espagne : le mirage est absolument magnifique.
Certains veulent ignorer le mirage, d’autres plus sages restent à Tanger. Ceux la, n’ont rien apporté ou n’avaient rien à transporter. L’installation précaire, hâtivement décidée, se transforme en lieu de vie et soudain, le souvenir de tout ce qui avait été abandonné, dans un geste réfléchi, resurgit et le vide doit être comblé.
On récupère, on troque, on détourne, on fouille « Casa Barata », la caverne d’Ali Baba, à Tanger. Mais c’est cher, trop cher, alors on cherche et on imagine, car on veut retrouver un peu de cette harmonie laissée derrière soi.
Ces photos sont dédiées à tous ceux qui m’ont conduit, à ceux qui m’ont ouvert leur porte et fait confiance. Ces lieux ont été photographiés lentement avec amour et respect.